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La recensione di Jean De Rigault
 

La recensione

 

Une leçon de fraternité et d' espérance

 

Sur la créte de San Miniato, a quelques lieues de Florence, la cathédrale et le chàteau du vieux bourg medieval dressent leurs murs millénaires sur trois còtés de la piace du Dòme. Depuis un mois, l'horizon paisible de la campagne toscane est masqué par un tréteau compose d'escaliers et de plates-formes dont les lignes s'inscrivent idéalement dans le
dessin de la Piazza. C'est ici que les acteurs du Piccolo Teatro de Rome ont joué pour la première fois, le l.er septem-bre 1950, Le Petti Pauvre, de Jacques Copeau.
L'Institut du Théàtre Populaire de San Miniato, qui orgonise chaque année une fete du Théàtre en l'honneur de saint Genest, a voulu honorer la mémoire de Jacques Copeau en
présentant l'oeuvre, jamais encore représentée sur aucune scène, qui est certainement le testament dramatique et spirituel du Sage de Pernand.
L'émotion que j'attendis vainement des images puériles du film de Rossellini, la geste poétique de Copeau me l'a communiquée souvent, au cours de cette exaitante soirée. Car c'est bien d'un poème qu'il s'agit, et Copeau, en l'écrivant, est retourné aux sources sacrales du théàtre. Le langage est traité comme une incantation, dont on ne trouve guère d'analogie contemporaine que dans Meurtre dans la cathédrale.
L'individu, héros ou saint, relié a la norme du bon sens humain, de la dévotion raisonnable, est contrarie dans l'élan de sa « folie d'amour ». Contrarie, donc dramatique. Nous voyons, a l'acte IV, Francois soutenir une lutte douloureuse contre un groupe de Frères mineurs, qui réclament une exi-stence moins exposée aux hasards de la mendicité, une spiritualité moins hostile a la connaissance intellectuelle. Francois répond d'abord par une malédiction, puis il adjure ses disciples de songer seulement a se consumer d'amour pour les créatures de Dieu. Après un assaut suprème, livré par le démon, le saint épuisé entre en agonie. Il expire en psalmodiant le dernier verset de l'hymne a la joie des créatures: « Loué sois-tu, Seigneur, pour notre soeur la mort corporelle... ».
Qu'on ne se méprenne point: il ne s'agit pas ici d'imagerie pieuse. Le Petit Pauvre de Copeau n'est a aucun moment un commentaire dévot, ni un decoupage hagiographique: il est théàtre pur, c'est-à-dire passion éprouvée avec toute la violence dont soit capable l'àme humaine dans un affrontement tragique aux convictions, aux normes qu'elle dérange
ou qu'elle défie, et délivrée dans un grand langage d'essence poétique. Copeau réaffirme dans son message posthume les principes qui lui étaient chers d'un art dramatique universel, d'un théàtre d'union et de régénération.
Je renonce a évoquer les trouvailles de la mise en scène d'Orazio Costa. Il n'a suivi, selon Marie-Hélène Dasté, qui assistait a la première représentation, aucune des indications scéniques de l'auteur, et cependant il a respecté rigoureusement le mouvement dramatique du texte et son rythme poétique. Il appartenait a Costa de servir, avec cette piété et cette intelligence, l'oeuvre capitale du maìtre: il fut, en effet, le dernier de ses disciples qui s'entretint avec lui, a l'hospice de Beaune, trois jours avant la fin.
La propose limpide de Copeau s'ajuste naturellement, semble-t-il, a la musique du parler toscan. En outre, l'oreille s'enchante d'écouter Francois précher et prier dans sa langue maternelle. Une coìncidence aussi exceptionnelle confère a la traduction de M. Manacorda la saveur, le bonheur d'expression d'un texte originai. Antonio Pierfederici soutient d'un bout a l'autre sans faiblir le róle écrasant du Poverello. Plusieurs fois, nous avons entendu dans la voix douce et implorante l'écho de celle du Petit Pauvre, et de cette gràce nous ne saurions assez le remercier. Nous nous souviendrons qu'à travers cette voix, brùlante du feu de la poesie dramatique, un homme de théàtre francais nous a donne une ultime leçon de fraternité et d'espérance.

 

JEAN DE RIGAULT Le Figaro litteraire, Paris,  16 Septembre 1950




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